Perte ou absence de contours

Au bout de la route,

Près de la ligne d’horizon,

Faces amères et regards torves

Se disputent la dissidence.

Derrière l’ombrage du lendemain,

Se lève le bras armé de la puissance

Tendu comme l’arc.

Des flèches sans cible volent en marge.

Prompt désir parqué qui naquit de l’indolence.

Un clou pour chaque cœur épris

De rêves et d’espoir.

Le centre s’ébroue ; les bords se ruent.

Perdus. Tous dans l'héliocentre du sacré.

Des boulevards de graisse, de sueur

Et de colère arcboutée sur les cendres du refus.

Fauves dans le désert

parmi les terres brûlées.

Envolées de rapaces morts,

Qui laissent soifs et faims

portées par la supplique des vents de sang.

Putrescence accomplie par la violence.

Feux liquéfiés et bois jaunis.

Verre maudit, métaux appauvris.

Langues racornies.

Vieilles lueurs d’espoir insipides,

Horizons qui s'ouvrent pauvrement,

Arc-en-ciel qui s'offre comme un larcin.

Les mains portées aux seins d’hommes vides attendent. Par défi ?