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  • Writer's pictureYéji-Lun D.

Navires sylvestres

Les reflets sur les lacs
Déposent au fond de l’oeil
Les restes de quête.

Enflée d’impressions circonscrites,
Réactions aux aléas de nébuleuses du ciel,
Notre embarcation poursuit une route
Dessinée par des nervures vagues.

Aubépines aquatiques aux constellations sous marines,
Faibles mais scintillantes.
Écume invisible
Comme une rosée de biais.

La progression est douce
Comme le sommeil arqué
Par des figures de marc et de tanin
Au gré des heures.

Enfilades de soupirs salés,
Au cœur des eaux douces.

D’autres navires glissent au loin,
Sur des champs de notes sifflées,
Qui surplombent le balancement des cimes.

Au fond des jardins incarnés scintillent
Des corps délavés
Et quelques ondes synaptiques.
Fleurs de jasmin projetées dans les draps dansant
Où se récoltent les semences vocales.

Bras et cœurs fatigués
S’évanouissent avides,
Assoupis parmi les méandres aériennes
Des effluves ambrées.

Alors avancent nos attentes,
Notre soif,
Et quelques mots pour débusquer le faux semblant du jour.

Ta main s’égare sans mensonge.
Et mon corps tremble sans se braquer.

Et sur les plaines froissées chancèlent mes yeux,
Éclosions d’ombres sur des flots soupirants,
Les dunes de soubresauts chassent
Les ténèbres et des formes étiques
Qui caressent les peurs ancestrales.

Encres diluviennes pour oraisons nocturnes
Qui dessinent sur nos cœurs bleus et résolus
Le souffle suspendu en chaque question.

Notre navire griffe la surface de l’eau
Comme un regret dans la douceur du soir.

Au loin, se font entendre
Les souffles de loups
Comme un appel aux heures solitaires et tendres
Corps et gestes interrompus mais toujours volontaires.

Tes mains volent au-dessus des lits
Où s’enlacent les retards et les ratés Égrènant tout de même
Les appels au retour.

Les heures passent et caressent le doute du retour
Comme par une certaine évidence,
Membrane veinée d’acceptation et de contentement
Larges brassées de nuit
Et par delà, les désirs.

Tu me montres alors, dans notre sillage,
Des éclats de rêves d’insoumission
Dans mes peurs anciennes
Des mélodies muettes emmêlées dans des algues ridicules.
Comme mes paroles égarées sur ton sexe.

Et puis la déflagration dévore soudain les formes
Et le dos brisé,
Allongé à fond de cale,
Je souris aux glorieuses étincelles
Qui s’entrechoquent et se dispersent.

La sourde parure de tes rêves
Me berce et me noie.

Je perds traces de toutes lumières.
Seuls les reflets au fond de l’oeil
Me laissent entrevoir
Les nappes mouvantes de notre voyage

Rien n’était perdu. Simplement regretté.

Je traverse ma chute.
Avec l’effraction de mon dépit.
Puis je redessine ma chute
Pour la beauté du geste vain

Au réveil, les berges me dispercent.
J'aperçois notre atavisme intime,
Des rêves de guerre pour l’arquebuse
Qui, du cœur, déploie les regards perdus.

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