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  • Writer's pictureYéji-Lun D.

Le ressac des mains

Face à la houle des feux,
Le ressac des larmes
Perdu dans le vaste présent
Obsédant de colère et de jouissance.

La longue errance de l'œil,
L’attente, la bouche. Ouvertes.
Humant la nuit qui coule le long des gorges
Et se défait en fragments blafards ingérés et assimilés,
Au fil du temps et des mouvements.

À force de guerres,
Nos corps goûtent et suintent.
Armes, mortes depuis,
Mais dont la honte et la rage
Continuent de gronder sous
Nos rires macaques.

Des litres de sang
Avalés par la terre
Et des tonnes de terre
Ingérées par nos corps
Pourrissant.

Vertes enclumes sur lesquelles
Les sexes reposent à l’ombre des grenadiers.

Il n’y a plus de formules ni de guides.
Nous sommes agenouillés.

Le moi importe peu
Le nous est dissout
Et dispersé, avili aux milles vents.

Au matin,
Quelques mains,
Vieilles,
Repêchent,
Rapiècent.

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