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  • Writer's pictureYéji-Lun D.

Condensé de la soif dans un territoire de manque

Parti hier.
Élevé de nuit.
Puis brûlé au jour d'hui.

Comme un recueil de soie entre les pages du terrible entendement,
Épris dans les dunes de cendre et de fer,
Arpentant les dernières heures du règne,
Ton règne,
J'ai agrippé du bout de mes doigts
Affaiblis et glissants,
Ma vie.
Un peu minable, miséreuse,
Terreuse.

Au fond des poches,
Effrités,
Ma pantagruélique faim,
Mon protéiforme désir de culs,
Mon épuisée soif de sexe ,
Ta sève, ma joie.

Et encore,
Voir mes mains aux multiples teintes,
Suer sur la longue quête éreintante
Et croire.

J'ai débraillé ma raison,
Extrapolé ma logique,
Et ses théories et concepts avachis.

Je cours, les genoux barbouillés du sens de mes aînés,
L'entre jambe puissamment écroulée,
Badigeonnée de la fin rageuse,
L'aine enragée.

Broyé jusqu'aux derniers soubresauts de l'enfance,
Éclats kaléidoscopiques dans les gestes de l'adolescence.

Que restait-il avant ?
Qu'en reste-t-il après ?
Il reste elle. Elle reste.
Nuée de force. Fleuve inverse.

Le sang n'appelle pas le sang.
Il appelle la résurgence
Ou simplement la turgescence.
Le désir et la soif avancent et traînent le corps
Un rempart contre les vents du passé.
Succulence à venir.

Aujourd’hui j’attrape la fête à pleines mains.
Vengeance par l'épiphanie,
Foutre et vin contre l'hallali,
Contre les sophistes et la rhétorique
Comme les mains taillent en pièces,
Et le sexe se tend vers les entrailles.
Sans voie.

Halle a li ! Halle a li...
En tentacules de nuits
Et arabesques de foutre séché au vent.
Ondées et nuées,
Lumière et clapotis au fond du puits.
Et les mains grattant la terre,
Les pieds meurtris de bonheur sous l’immense Palais de Pluie.

Et déjà renaît, dans les fibres de l'animal, le souffle avachi et quelque peur quantique. Moinimal pleurant l’abîme de la solitude et l’immensité du néant.
Dans mon corps, des particules de bête prête à détaler.
Chaires qui se cabrent comme les lumière du temps,
Expirations de mouvements,
Écho de la fuite,
Traces et gestes.
Signature de mort

Et dans les cris de la jouissance anharmonique,
Les arctiques pluies de regrets qui me dévorent,
Faiseuses d'humeurs,
Perdues dans l'ombre des viscères
Rendues au temps par le clair-obscur du corps

Et finalement mon trop-plein
Reclus et hagard,
Abscon et donné pour mort.
Tergiversant sur le sort du meilleur, du merveilleux,
Louvoyant avec le toujours plus,
Du rien ne va plus au jamais plus.
Comme on arrache les pétales d'une fleur,
Je t'effeuille en suivant la courbe du temps.
Je parade parfois au fond de nous,
Perdu mais heureux.
Toi, plaines de grâce.




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